De son enfance en Afrique, Valérie Castellani conserve une aspiration pour les endroits lointains et mystérieux. « Un parallèle avec la recherche et les neurosciences, sans aucun doute ! », sourit-elle. Après un master en biologie à Bordeaux et quatre ans à se chercher professionnellement, elle réalise qu’elle est en train de passer à côté de sa motivation profonde, « poser des questions et y répondre par l’expérimentation ». Elle opte alors pour un doctorat en neurosciences, pour le côté terra incognita. « C’était le domaine qui me semblait le plus intrigant, avec une somme immense de choses à explorer ! Et en effet, je me suis découvert une passion pour la recherche, mais aussi pour le développement du système nerveux ! »
Valérie Castellani a toujours fait preuve de créativité, avec un goût pour l’écriture, le dessin, le pastel. « L’aspect créatif de la recherche me plaît : être interpellée par un phénomène mystérieux, faire des hypothèses et imaginer la manière dont on va découvrir le comment et le pourquoi. Diriger une équipe accentue cet aspect du métier car on entre davantage dans la réflexion et la conception des projets. »
Créativité et liberté. Le développement du cerveau la mène à l’étude du neuroblastome (un cancer pédiatrique du système nerveux). Et de là naît Oncofactory, une start-up basée sur un brevet de modèle de développement tumoral et fondée avec sa collaboratrice Céline Delloye-Bourgeois. « L’innovation a surgi au détour de recherches très fondamentales. Et c’est ce que je revendique, pouvoir réaliser une recherche libre, sans intention d’application ! »
Directrice de recherche et entrepreneuse, donc. « Certes mon agenda est contraint, mais je sais faire des coupures. Je suis amatrice de gastronomie et de bon vin, que j’aime partager avec mon mari. Mais rien de tel que de contempler l’océan pour se ressourcer. » La chercheuse partage aussi sa passion pour son métier en allant à la rencontre de collégiennes et lycéennes, aux côtés de l’association Femmes et Sciences. « Il faut déconstruire l’image du chercheur fou, les filles ont toute leur place en sciences ! Elles doivent avoir plus d’estime de soi et se sentir fondées ensuite à postuler à un poste à responsabilités. Et cela passe aussi par nous, femmes, mères, par ce que l’on renvoie aux jeunes. »