En touchant environ 7 000 personnes en France, la sclérose latérale amyotrophique (SLA) est la maladie neurodégénérative du motoneurone – la cellule nerveuse qui commande la contraction des muscles - la plus fréquente. Elle se traduit par une paralysie progressive, fatale un à cinq ans après le début des symptômes. Les motoneurones sont des cellules nerveuses particulières, car ils se trouvent dans le système nerveux central (notamment la moelle épinière) et émettent des prolongements en périphérie pour se connecter aux muscles. Dans la moelle épinière, les motoneurones sont entourés de cellules microgliales qui sont les cellules immunitaires du système nerveux central. Bien que celles-ci soient normalement protectrices, elles peuvent aussi libérer des facteurs toxiques pour les motoneurones et Séverine Boillée a montré que ces cellules microgliales participaient à la progression de la maladie. Par ailleurs, les motoneurones sont en contact, au niveau de leurs prolongements, avec d’autres cellules immunitaires : les macrophages périphériques.
Or récemment, l’équipe de la chercheuse a découvert que ces macrophages périphériques pouvaient modifier les réponses des cellules microgliales et améliorer la survie de souris modèles de la maladie. L’équipe cherche donc à identifier les facteurs protecteurs émis par les macrophages périphériques de patients atteints de SLA. À partir de prélèvements sanguins, l’ensemble des gènes exprimés par ces cellules et des facteurs produits seront comparés à ceux produits par les macrophages d’individus indemnes.
Séverine Boillée espère ainsi trouver des voies et des cibles thérapeutiques inédites pour ralentir la progression de la SLA en agissant directement sur les macrophages périphériques, facilement accessibles.