A la tête de l’équipe « Lymphocytes B effecteurs à mémoire » au Centre international de recherche en infectiologie (CIRI) à Lyon, le Pr Olivier Thaunat mène en parallèle des recherches destinées à comprendre les mécanismes immunitaires responsables du rejet des greffons.
La transplantation est la meilleure option thérapeutique, et souvent la seule disponible, en cas de défaillance d’un organe vital. Le patient receveur doit alors prendre à vie un traitement immunosuppresseur pour empêcher que certaines cellules immunitaires – les lymphocytes T et B – reconnaissent le greffon comme étranger et l’attaquent. Malgré ce traitement, la survie du greffon au long cours reste limitée par l’apparition progressive de lésions qui entraînent son déclin progressif et irréversible, un processus nommé « rejet chronique ». Pour expliquer ce phénomène, le Pr Thaunat a émis l’hypothèse de l’existence d’autres mécanismes aboutissant au rejet. En 2019, son équipe a confirmé cette intuition en démontrant l’existence de rejets dits « innés », initiés exclusivement par des cellules NK (pour natural killer), qui interviennent dans la réponse immunitaire innée – c’est-à-dire rapidement après la rencontre avec un intrus.
Avec un consortium international et s’appuyant sur une découverte récente, l’équipe entame un projet qui vise à déterminer si d’autres cellules immunitaires innées, les monocytes, sont également capables d’initier un rejet chronique.
En élucidant les mécanismes à l’origine du rejet chronique, le Pr Olivier Thaunat recherche des stratégies thérapeutiques innovantes pour prolonger la durée de vie des greffons chez les patients.