Fascinée par les histoires de vie et les comportements humains, Marie-Odile Krebs évoque volontiers la littérature qui a nourri cette passion. Les caractères rencontrés chez Maupassant, Zola ou Balzac l’ont en effet très tôt questionnée. Puis le désir de soulager ses contemporains l’a menée à la psychiatrie ; et sa curiosité pour le fonctionnement du cerveau, à la recherche. Deux volets qui sont pour elle indissociables : si la clinique est irremplaçable par son aspect humain, la recherche l’est tout autant pour l’ouverture d’esprit qu’elle procure.
Mais le Pr Krebs y voit aussi un outil pour dédramatiser les maladies psychiatriques. En proposant des pistes d’explication – comme ces modifications épigénétiques liant vulnérabilité à la schizophrénie et environnement, découvertes par son équipe en 2018 –, la recherche permet de les replacer au même rang que les autres maladies. Un enjeu capital selon la chercheuse, révoltée par la stigmatisation des personnes atteintes de troubles psychiatriques.
Son combat quotidien aux côtés des patients, qu’elle juge très courageux, vise également à réhabiliter sa spécialité, la « grande oubliée » de la médecine.
De fait, le déni et la peur retardent trop souvent la prise en charge. C’est là tout l’enjeu du programme d’envergure PsyCARE, que le Pr Krebs coordonne à partir du pôle hospitalo-universitaire « PEPIT » (Évaluation, prévention et innovation thérapeutique).
Le défi : intervenir précocement dans les troubles psychiques des jeunes par une approche personnalisée et préventive. Car, rappelle-t-elle, les maladies psychiatriques se soignent !
En savoir plus sur le programme PsyCARE : http://psy-care.fr