Je suis Léa
Lescouzères, j’ai suivi un parcours universitaire de Biologie santé à
l’Université de Bordeaux, puis un Master de Neurosciences pendant lequel j’ai
eu la chance de réaliser un échange universitaire à Montréal. A mon retour,
j’ai débuté ma thèse dans le laboratoire du Dr Pascale Bomont, aujourd’hui
installée à l’Institut NeuroMyogène à Lyon. Je suis actuellement en 4ème année de thèse, grâce au double soutien de la FRM (lauréate du prix de thèse sur une maladie rare en 2017 et bourse de fin de thèse).
Pourquoi
avez-vous choisi d’être chercheuse ?
LL : J’ai toujours été de
nature très curieuse. Au fil des enseignements à l’université, cela m’est
apparu comme une évidence. Le domaine des Neurosciences me passionne
particulièrement, c’est fascinant, il y a encore tant de choses à découvrir !
En ce sens, ce que j’aime dans le métier de chercheur, c’est qu’il n’y a pas de
place pour l’ennui…. Et, bien sûr, l’idée de pouvoir apporter un soutien et des
réponses pour les patients est ma première source de motivation.
En quoi consiste votre projet de recherche ?
LL : En croisant
différentes approches expérimentales, nous étudions les mécanismes pathologiques
d’une maladie neurodégénérative rare nommée Neuropathie à Axones Géants (NAG),
une neuropathie proche de la maladie de Charcot-Marie-Tooth. Durant ma thèse,
j’étudie les causes des désordres sensoriels et moteurs de la maladie, en
utilisant le modèle poisson zèbre nag. Très pertinent au regard des symptômes
retrouvés chez les patients, ce modèle nouvellement décrit m’a permis de réaliser
un criblage pharmacologique, et d’identifier des molécules sauvant le phénotype
pathologique. Il s’agit du 1er pas vers la thérapie chez
l’Homme et je suis ravie de contribuer à cet effort translationnel !
Quel
objectif cherchez-vous à atteindre ?
LL : Avec ma thèse, j’ai eu
à cœur de participer à la recherche sur les maladies rares. Elles représentent
un défi biomédical important auquel je me suis attelée avec la Neuropathie à
Axones Géants. Je mets toute mon énergie pour comprendre les mécanismes
impliqués dans la maladie et identifier des molécules médicaments pour relever
le défi et proposer à terme une solution thérapeutique pour les patients.
Quel est
votre meilleur souvenir en tant que chercheuse ?
LL : Dans la vie au laboratoire,
c’est un bonheur de tous les jours de voir ses expériences avancer, et son
projet prendre de l’ampleur (à condition que cela fonctionne bien sûr !). En dehors de cela, les rencontres avec les patients et le grand public sont des
souvenirs précieux. Il s’agit de moments hors du temps, qui me rappellent ce
pourquoi j’ai choisi ce parcours.
Qu’est-ce
qui, selon vous, permet de fédérer une équipe de recherche derrière un objectif
commun ?
LL : C’est l’esprit et les
valeurs (entraide, bienveillance, exigence, éthique…) qui fédèrent une équipe
de recherche, et donc façonnent notre travail au quotidien. Dans ce contexte
stimulant, le travail d’équipe est un réel moteur qui donne chaque jour l’énergie
de poursuivre nos efforts. Tous animés de la même motivation, nous réfléchissons
ensemble à comment traverser les difficultés, pour une expérience qui ne
fonctionne pas par exemple. A l’inverse, il est aussi important de savoir
célébrer chaque bonne nouvelle, grande ou petite (un financement, un article,
une jolie découverte), chose que j’ai appris à faire grâce à ma directrice de
thèse et l’équipe ces dernières années !
Quelle œuvre
ou personnalité vous inspire
et vous guide au quotidien ?
LL : De manière générale, j’adore
assister à des conférences, aussi diverses soient-elles : en sciences de
la santé et Neurosciences évidemment, mais aussi des évènements de
vulgarisation en écologie, sociologie, philosophie par exemple. C’est une
source extraordinaire d’inspiration de voir des personnes partager leur
recherche et leur passion.
En 1 mot,
qu’est-ce que le soutien de la FRM vous a apporté ?
LL : Confiance et
orientation : maintenant c’est sûr, je veux continuer à faire de la
recherche !