Mis à jour le 30 novembre 2022

Portrait de chercheur : Laurence Huc

Laurence Huc est toxicologue, directrice de recherche à l’Inrae. Après 14 ans dans l’unité Toxalim de l’Inrae à Toulouse, elle vient de rejoindre l’équipe de Dominique Lagadic-Gossmann à l’Institut de recherche en santé, environnement et travail (Irset, Inserm UMR_S 1085) à Rennes et le groupe de David Demortain au Laboratoire interdisciplinaire sciences innovations sociétés (Lisis, UMR CNRS Inrae Université Eiffel) à Marne-la-Vallée.

Son parcours, ses recherches, mais aussi ses sources d'inspiration et de motivation... décryptage d’une vocation.

« Nous devons tous faire le choix entre ce qui est juste et ce qui est facile. »

Cette sentence du vénérable Dumbledore – célèbre maître de Harry Potter – que Laurence Huc partage avec son fils résume parfaitement son engagement… On l’aura deviné, il ne cède en rien à la facilité.

Chercheuse et lanceuse d’alerte, toxicologue et philosophe de la biologie et de la médecine, membre de l’association Femmes & Sciences, elle mène une vie scientifique foisonnante, un questionnement permanent sur l’utilité de ses recherches pour la société et une démarche citoyenne en faveur de la préservation de la santé humaine. Elle se justifie : « Étudier les liens entre polluants et cancer m’a naturellement amenée à m’interroger sur le sens de mes recherches, sur la manière d’en faire bénéficier la société. Je ne pouvais pas en rester là après avoir montré, avec mon équipe, les effets toxiques sur le vivant de polluants qui bloquent la respiration cellulaire, dont certains fongicides (les SDHI). Des substances pourtant autorisées et dont l’usage a fortement augmenté au cours des dernières années ! » ajoute-t-elle d’une voix animée.

Science et humanité

Ainsi, en 2017, elle fait partie du groupe de scientifiques qui ont interpellé les pouvoirs publics sur ce sujet, puis ont signé une tribune dans le quotidien Libération. Pour investir ce champ d’investigation complexe, qui entremêle science, intérêts économiques, préservation de la santé humaine et de la biodiversité, Laurence Huc coordonne un réseau interdisciplinaire qui réunit aussi des chercheurs en sciences humaines et sociales et s’est elle-même formée à la philosophie des sciences.

Elle entame aujourd’hui un tournant dans sa carrière avec une double casquette, entre un laboratoire expérimental à Rennes et le reste de son équipe en sociologie des sciences, techniques et impact sur les sociétés, basé en Île-de-France. Son expertise est de plus en plus sollicitée. Son récent engagement ? Auprès de familles d’enfants atteints de cancers, en surnombre sur certains territoires. « Une relation très forte se noue. Si nous parvenons à expliquer ces concentrations de cas, je me sentirai vraiment utile », confie-t-elle.

Elle nous dévoile son secret pour parvenir à déconnecter de thèmes plutôt anxiogènes et oublier les pressions qu’elle subit : body karaté, randonnée en montagne et cinéphilie… L’assurance de poursuivre un chemin ardu, mais tellement juste !

- Propos recueillis par Catherine Brun -

Rencontre avec Laurence Huc

BIOGRAPHIE

2017
Création de son équipe « Contaminants & Stress cellulaire » dans l’unité Toxalim, à l’Inrae à Toulouse.

2020
Création du réseau scientifique Holimitox pour l’évaluation de certains pesticides ciblant la respiration cellulaire, dont elle assure la coordination.

2022
Installation de son laboratoire de biologie à l’Irset, à Rennes, et de ses activités de sciences humaines et sociales au Lisis, à Marne-la-Vallée.

Zoom sur le projet de Laurence Huc financé par la FRM

Nos portraits de chercheurs

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