La maladie d'Alzheimer évolue silencieusement durant 15 à 20 ans dans le cerveau avant la manifestation des premiers symptômes et l’établissement du diagnostic, et à ce jour les facteurs qui concourent au déclenchement de la maladie sont mal connus. Certains de ces facteurs, non modifiables, sont liés au terrain génétique ; d’autres, modifiables, sont en lien avec l’exposome, c’est-à-dire à l’ensemble des expositions auxquelles chacun est soumis tout au long de sa vie et qui influencent notre santé. Cela inclut les expositions extérieures (alimentation, polluants, etc.), mais aussi le contexte social, ainsi que les régulations du milieu intérieur (biologiques).
Afin de décrypter le rôle de cette part environnementale dans le vieillissement du cerveau, Cécilia Samieri analyse de grands échantillons de personnes valides et suivies pendant un certain temps, ou études de cohortes. La chercheuse constitue ainsi actuellement la cohorte B cube. Il s’agit de 2 000 jeunes séniors (à partir de 55 ans) volontaires de la Métropole de Bordeaux. Avec son équipe, elle se propose de suivre ces personnes pour analyser de manière pluridisciplinaire leurs comportements, leurs paramètres biologiques, leur microbiote, etc., et les mettre en lien avec leur fonctionnement cérébral.
L’objectif de Cécilia Samieri et de son équipe est d’identifier les facteurs et les mécanismes qui, tôt dans la vie, permettent au cerveau de s’adapter au vieillissement ou, au contraire, de mener à la maladie d’Alzheimer. Elle compte ainsi définir des stratégies de prévention précoce, susceptibles de retarder ou d’éviter la maladie. En espérant, à terme, diminuer le fardeau de cette maladie sur la société.