M. C. d’E. : La musique est-elle également bénéfique pour les personnes non malades ?
H. P. : Absolument ! Qu’on soit musicien ou simple mélomane, la musique stimule les régions du cerveau en lien avec la mémoire et les émotions.
En effet, quand on écoute de la musique, notre cerveau l’analyse et la compare à ce que l’on connaît déjà, ce qui déclenche des émotions.
Bien sûr, la pratique de la musique sollicite des zones cérébrales supplémentaires.
À force, cette pratique modifie le cerveau : c’est un phénomène que l’on appelle la neuroplasticité. C’est grâce à l’avènement de la neuro-imagerie cérébrale, à la fin des années 1980, qu’il est aujourd’hui possible de voir ce qui se passe dans le cerveau de musiciens et de personnes qui écoutent de la musique.
Ainsi, dans le cortex cérébral des musiciens, la densité des neurones est plus importante à cause du processus d’apprentissage. On observe aussi une augmentation de l’épaisseur de la substance blanche, qui lie les neurones entre eux et transmet les informations au sein du cerveau. Le corps calleux, qui connecte les deux hémisphères du cerveau, est également plus épais car la musique stimule le dialogue cérébral.
Enfin, l’hippocampe est aussi modifié, ce qui se traduit par une meilleure mémoire.