POUR COMPRENDRE LES VIRUS QUI NOUS MENACENT, ET FREINER LEUR PROGRESSION
les chercheurs ont besoin de vous
La variole du singe progresse en France, en Europe et dans le monde. L’Organisation mondiale de la Santé a décidé fin juillet de déclencher son plus haut niveau d’alerte.
Le point sur cette maladie, sur sa prise en charge ainsi que sur la vaccination.
La variole du singe est une zoonose, une maladie infectieuse ayant une origine animale. Elle est causée par le « virus de la variole du singe », ou « Monkeypox », appartenant aux orthopoxvirus. On en connait deux clades (groupes descendant d’ancêtres communs) : l’un dit « de l’Afrique de l’Ouest » et l’autre de « l’Afrique centrale ».
Sa transmission de l’animal vers l’humain se fait par contact direct avec des fluides biologiques provenant d’animaux porteurs de la pathologie : animaux morts (lors de la préparation de la viande ou de sa consommation par exemple) ou animaux vivants (griffure, morsure…).
La transmission interhumaine peut se faire lors de contacts prolongés avec le malade (moins de 2 mètres pendant 3 heures) via les sécrétions respiratoires ou encore par un contact direct au travers des lésions sur la peau, les fluides corporels ou les muqueuses ou encore par des objets contaminés (vêtement, linge de maison...).
Le ministère de la Santé et de la Prévention rappelle que la maladie n'est pas au sens strict une infection sexuellement transmissible, mais que les rapports sexuels réunissent les conditions qui favorisent une potentielle contamination.
La période d’incubation est de 5 à 13 jours en général, mais peut aller jusqu’à 21 jours.
Le symptôme le plus « visible » de la maladie est une éruption cutanée qui touche principalement le visage, la zone anale et péri-anale, les organes génitaux, les muqueuses, les pieds et les mains. A l’instar d’une maladie plus connue, la varicelle, des vésicules se forment puis sèchent, formant des croûtes.
Comme toutes les infections virales, l’éruption peut s’accompagner de fièvre, de maux de tête ou de gorge, de douleurs musculaires, d’une fatigue ou encore d’un gonflement des ganglions lymphatiques. Selon Ameli.fr, des complications peuvent survenir dans 1 à 10 % des cas. Elles comprennent une éruption cutanée « majeure » (plus de 100 vésicules), des atteintes de la cornée, des complications digestives, ORL, neurologiques ou encore des atteintes pulmonaires. Elles nécessitent une hospitalisation.
Après avoir éliminé d’autres maladies également responsables d’éruptions cutanées, un ou plusieurs prélèvements sont réalisés au niveau des muqueuses ou des vésicules. Le virus est ensuite recherché au sein des échantillons par des techniques de PCR, une méthode qui permet de mettre en évidence le matériel génétique viral.
Les traitements visent essentiellement à soulager les principaux symptômes de la maladie, c’est-à-dire à limiter la fièvre, les douleurs et les démangeaisons. Des thérapies plus spécifiques peuvent être prescrites pour la prise en charge des personnes à risque, c’est-à-dire les personnes immunodéprimées, les femmes enceintes ou les sujets jeunes. Selon le site Vidal.fr, trois antiviraux, médicaments visant à stopper la propagation du virus dans l’organisme, peuvent être utilisés contre cette infection : le tecovirimat (1re intention), le brincidofovir (2e intention) et le cidofovir (3e intention).
Pour les patients ne pouvant recevoir d’antiviraux, des immunoglobulines (des anticorps) peuvent être administrées. Elles sont issues de personnes qui présentent des taux élevés d’anticorps dirigés contre le virus de la variole, et permettent de renforcer le système immunitaire.
La variole du singe dure 2 à 4 semaines, et régresse spontanément. Selon Ameli.fr, il est demandé au patient de maintenir un isolement à domicile de 3 semaines à partir de la date de début des signes, de préférence dans une pièce seule. Le malade doit également appliquer des gestes barrières vis-à-vis de ses proches (port d’un masque chirurgical, abstention de rapport sexuel…).
Les animaux de compagnie doivent aussi être isolés : l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) précisait en juin 2022 que « les lagomorphes, tels que les lapins ou les lièvres, sont réceptifs et sensibles en conditions expérimentales, en particulier les lapereaux ». Cela pourrait amener à des précautions supplémentaires. L’organisme expliquait aussi que « les données sont absentes pour les furets et les chiens. Concernant les chats, une seule étude sérologique existe avec des résultats négatifs. ». Toutefois, une suspicion de transmission du virus de l’Homme au chien a été enregistrée entre temps. L’Anses précise que le chien en question « n’a pour autant pas développé la maladie ». L’organisme mène actuellement une expertise pour compléter ces éléments. En attendant, le principe de précaution est de mise.
La période de contagion cesse lorsque toutes les croûtes sont tombées. Le Haut Conseil de la Santé Publique recommande cependant l’utilisation du préservatif pendant 8 semaines après une infection car le virus pourrait rester présent dans le sperme.
La vaccination préventive est recommandée par la Haute autorité de Santé pour les personnes les plus exposées, à savoir : « les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et les personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples ; les personnes en situation de prostitution ; les professionnels des lieux de consommation sexuelle, quel que soit le statut de ces lieux ».
La Haute autorité de Santé préconise l’utilisation de vaccins antivarioliques dits « de 3ème génération », qui sont vecteurs de moins d’effets secondaires que les vaccins des générations précédentes. Le schéma vaccinal est constitué de 2 doses, espacées de 28 jours, et d’une dose pour les personnes ayant déjà été vaccinées contre la variole « traditionnelle » dans leur enfance (la primovaccination obligatoire contre la variole a été abandonnée en 1979).
La liste des lieux où une vaccination est possible se trouve sur le site sante.fr.
Sources :
OMS - Monkeypox - United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland ; OMS - Monkeypox ; Site de l'ARS d'Île-de-France ; Site de Santé Publique France ; Site du Ministère de la santé et de la prévention ; site d'Ameli.fr ; site de Vidal.fr ; Site de la Haute Autorité de Santé