Mis à jour le 20 février 2020

Stress : une influence sur les troubles du comportement social

Freddy Jeanneteau tente de comprendre comment un stress précoce, au début de la vie, peut provoquer, des dizaines d’années plus tard, des troubles du comportement social.

Son équipe, à Montpellier, avance dans la perspective de mettre au point un traitement de ces troubles.

Le stress est un facteur de risque d’apparition de maladies mentales. Ces pathologies, qui touchent des millions de personnes dans le monde, sont difficilement prises en charge et restent un fardeau pour l’individu et la société. « Au laboratoire, nous cherchons à comprendre par quels mécanismes cellulaires et moléculaires cérébraux le stress favorise l’apparition de ces pathologies, résume Freddy Jeanneteau. Celles-ci ne sont pas les mêmes selon l’âge d’exposition au stress. Avec le soutien de la FRM, nous explorons aujourd’hui le lien entre une exposition chronique très précoce, au cours de la période de développement cérébral du début de vie, et l‘apparition de troubles du comportement social, comme l‘anxiété sociale, à l’âge adulte. »

L’équipe étudie les réseaux cérébraux qui interviennent dans la production d’hormones libérées pour lutter contre le stress et d’hormones libérées pour réguler le comportement social (ocytocine et vasopressine). Pour cela, les scientifiques comparent les connexions de ces réseaux cérébraux chez différents modèles murins. Certains sont soumis à un stress chronique à la naissance qui provoque des anomalies comportementales plus tard dans la vie. Ces animaux sont comparés à des modèles génétiques de l’autisme, qui présentent des troubles du comportement social.

Avec son équipe, Freddy Jeanneteau tente d’élucider les réseaux cérébraux défaillants dans les troubles du comportement social.

Technique de microscopie permettant de visualiser, sur des coupes de cerveau de souris modèles, la connectivité fonctionnelle des circuits cérébraux (c’est-à-dire les liens entre ces différents circuits).

Suivi en direct de groupes d’animaux modèles. L’exploitation des données informatiques de ce suivi permet d’analyser à distance le comportement social et hiérarchique entre les individus.

Une adaptation du cerveau Le chercheur a une hypothèse, basée sur les premiers résultats obtenus : en réponse au stress, le cerveau développerait des stratégies de défense ; une adaptation qui favoriserait le développement de certains circuits cérébraux, immédiatement utiles pour répondre au stress, au détriment d’autres (ceux de l’ocytocine et de la vasopressine), utiles plus tard dans la régulation du comportement social.


« En effet, les circuits du cerveau social sont flexibles au cours de la petite enfance ; ils s’adaptent à la qualité et quantité du soin parental et se figent par la suite. Un stress pendant cette période pourrait influencer durablement la mise en place de ces réseaux. Ainsi, l’apparition de troubles du comportement social chez l’adulte résulterait d’un défaut de développement des réseaux de l’ocytocine et de la vasopressine. » C’est cette période critique du développement des « réseaux sociaux cérébraux » que l’équipe tente de déterminer. Freddy Jeanneteau dessine les perspectives du projet : « Notre objectif ultime est de tenter de restaurer le développement de ces réseaux neuronaux par un traitement précoce durant la période critique, mais aussi de compenser les lacunes du réseau à l’âge adulte, pour retrouver un comportement social normal. »


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Financement attribué par la FRM à l’équipe de Freddy JEANNETEAU – Équipe FRM 2018 – pour cette recherche



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