Parmi les « dix ennemis que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) devra affronter » en 2019, deux ont fait leur apparition cette année et méritent de ce fait toute notre attention. Il s’agit d’abord de la résistance aux antimicrobiens.
En effet, de plus en plus de bactéries, virus, champignons et parasites pathogènes présentent des résistances aux médicaments censés les éradiquer. Une situation alarmante qui résulte « de l’abus des antimicrobiens chez l’homme, mais aussi chez l’animal, surtout dans la production alimentaire, et dans l’environnement », explique l’OMS. Le risque : que l’on soit ramené « à l’époque où les traitements courants contre des affections comme la pneumonie, la tuberculose et la salmonellose faisaient défaut ».
Un plan d’action mondial a d’ores et déjà été mis en place pour prendre cette problématique à bras-le-corps. Autre sujet majeur d’inquiétude : la méfiance à l’égard des vaccins, qui risque de remettre en cause les progrès obtenus dans la prévention d’un certain nombre de maladies infectieuses. Ainsi, dans le cas de la rougeole par exemple, l’OMS constate « une augmentation de 30 % du nombre de cas dans le monde ».
Un phénomène qui survient même dans des régions du monde avec un fort taux de couverture vaccinale, comme en Europe ou aux États-Unis, à cause notamment d’une dissémination rapide de la maladie chez les personnes non vaccinées, de plus en plus nombreuses. Alors qu’en 2019 les actions en vue de l’élimination du cancer du col de l’utérus s’intensifieront grâce à la vaccination contre les virus HPV, et que l’objectif est d’éliminer la transmission du virus sauvage de la polio en Afghanistan et au Pakistan (les deux derniers pays où elle subsiste), cette défiance envers la vaccination ne doit surtout pas être négligée dans les pays développés.