En 2019, au moins quatre personnes ont contracté la peste pulmonaire en Chine. Cette même maladie fut surnommée « mort noire » après avoir décimé l’Europe au milieu du XIVe siècle, faisant des dizaines de millions de morts. Ces cas chinois doivent-ils pour autant nous amener à des mesures sanitaires drastiques ?
En réalité, la peste n’a jamais disparu, et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) la considère comme une maladie ré-émergente. Entre 1990 et 2015, plus de 50 000 cas humains ont été déclarés en Afrique, Asie et Amériques, avec des foyers actifs à Madagascar et en République démocratique du Congo principalement. Même aux États-Unis, des cas sont régulièrement signalés. L’Europe est quant à elle épargnée, aucun cas n’ayant été signalé récemment. Les derniers cas Français remontent à 1945, en Corse.
Le diagnostic de la peste repose sur la détection du
bacille Yersinia pestis dans des échantillons biologiques. Son
traitement par des antibiotiques est parfaitement efficace s’il est
adapté (certaines souches sont résistantes), et administré précocement.
Il n’y a donc a priori pas lieu de s’inquiéter de la réapparition de
cette maladie dans certaines régions du monde, à condition que des
mesures de traitement et de prévention de la contagion soient mises en
place par les pays concernés. Et que les voyageurs respectent les
recommandations sanitaires dans les zones endémiques (éviter le contact
avec des rongeurs, se protéger des piqûres de puce, consulter un médecin
en cas de contact avec un malade pesteux qui tousse).
La peste est une maladie infectieuse des rongeurs sauvages. Elle est transmise par l’intermédiaire de piqûres de puce. Elle est due à une bactérie très virulente : Yersinia pestis, du nom de son découvreur Alexandre Yersin en 1894. Chez l’être humain, il existe deux formes cliniques de la maladie.
Avec Florent Sebbane, directeur de recherche au Centre d’infection et d‘immunité de Lille (Inserm, Institut Pasteur de Lille) et Javier Pizarro-Cerda (Institut Pasteur de Paris)