Mis à jour le 28 mars 2019

Quels mécanismes le système visuel met en place pour que les yeux arrivent à suivre un mouvement de manière optimale? Une étude étendue à l’autisme

Guillaume Masson et son équipe, à l’Institut des Neurosciences de la Timone à Marseille, s’intéressent au système visuel et aux mécanismes mis en place par le cerveau pour reconstruire et suivre un mouvement de manière continue. Les chercheurs étudient plus particulièrement la capacité du cerveau à prédire une trajectoire de mouvement (vitesse, direction…) en fonction des signaux issus de l’environnement.


A cette fin, les chercheurs étudient, chez le singe et chez l’homme, comment le système visuel extrait et intègre des informations de vitesse et de direction pour reconstruire le mouvement d’un objet dans un environnement complexe afin de guider l’exploration visuelle. Pour y parvenir, ils utilisent une approche qui intègre des études comportementales (suivi du mouvement des yeux…), neurophysiologiques (comme l’imagerie par résonnance magnétique) et computationnelles (simulations informatiques). Les chercheurs se penchent également sur l’activité des régions cérébrales en jeu dans ces processus.

Enfin, à plus long terme, ils chercheront à comprendre comment la capacité de prédiction du système visuel arrive à maturité chez l’enfant et l’adolescent. Puis ils s’attacheront à délimiter quels aspects de la prédiction sont intacts, perturbés, voire absents, chez les enfants autistes. En effet les chercheurs suspectent que cette capacité cérébrale prédictive, nécessaire au suivi d’un mouvement par les yeux, est en partie altérée dans certaines pathologies, comme chez les enfants autistes. Cela pourrait expliquer certains troubles cognitifs du langage qu’ils rencontrent ainsi que leurs difficultés à interagir avec les autres. Seulement, les mécanismes cérébraux prédictifs sont méconnus : mieux les comprendre pourrait avoir un impact sur la prise en charge de la maladie. Cette étape se fera grâce à une collaboration avec l’équipe de Christine Deruelle à l’Institut des Neurosciences de la Timone à Marseille, équipe spécialisée dans l’étude du développement cognitif atypique.

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