Mis à jour le 1 mars 2019

La pollution atmosphérique présente-t-elle des risques sur la santé des enfants à naître?

L’exposition à la pollution atmosphérique pendant la grossesse présente des risques pour la santé de la mère et de l’enfant à naître. Selon plusieurs études, elle serait associée à un risque accru de pré-éclampsie (hypertension qui peut conduire à une urgence vitale pour la mère et l’enfant si elle n’est pas prise en charge), de faible poids à la naissance (poids inférieur à 2,5 kg) voire de dysfonctionnement pulmonaire chez l’enfant.


Pour mieux comprendre les mécanismes sous-jacents qui pourraient passer par une altération du placenta, les chercheurs de l’Institut pour l’avancée des biosciences de Grenoble (Inserm, CNRS et Université Grenoble Alpes) ont suivi 668 femmes au cours de leur grossesse et leurs enfants. Ils ont constaté que les femmes les plus exposées au dioxyde d’azote pendant leur grossesse présentaient au niveau du placenta une modification sur le gène ADORA2B. Or, des altérations de l’expression de ce gène ont été associées dans d’autres études à un risque accru de pré-éclampsie. À noter : ces résultats ont été obtenus alors que les niveaux d’exposition moyens dans la population étudiée étaient inférieurs à la limite annuelle fixée par l’Union européenne (40 µg/m3 pour le dioxyde d’azote)*.


Une autre étude, conduite par l’équipe d’épidémiologie des maladies allergiques et respiratoires (EPAR, IPLESP, Inserm et Sorbonne Université) s’est quant à elle intéressée aux enfants nés à terme avec un petit poids (inférieur à 2,5 kg). En France, en 2012, 2,3 % des naissances étaient concernées, dont la moitié serait attribuable à la pollution atmosphérique. Selon les chercheurs, le coût de la prise en charge à la maternité de ces enfants est estimé à 25 millions d’euros. Sachant qu’un quart d’entre eux aura des retards moteurs ou intellectuels au développement, l’étude estime ensuite à 1,2 milliard d’euros le coût de leur prise en charge tout au long de leur vie. « Il est nécessaire de mettre en place de vraies politiques d’amélioration de la qualité de l’air pour les générations futures », conclut Isabella Annesi-Maesano, responsable de ce travail.

*Publié dans Environment International, 21 juin 2018.

La pollution atmosphérique est principalement due aux activités humaines. Industries, transports, agriculture, chauffage… émettent dans l’atmosphère des polluants sous forme de gaz ou de microparticules. Parmi les polluants émis directement, on trouve les oxydes d’azote, le dioxyde de soufre, le monoxyde de carbone, les particules (ou poussières) et métaux lourds… Ces polluants peuvent subir des transformations à cause des conditions météorologiques et être transportés à des milliers de kilomètres de leur source d’émission.
Plus que les pics de pollution, ce sont surtout les expositions chroniques quotidiennes à la pollution de l’air qui ont des conséquences sur la santé.

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