Chirurgien-dentiste et titulaire d’un doctorat en biologie.
Le Pr Catherine Chaussain, Emmanuel Farge, Jennifer Bordenave... Ces chercheur.euse.s dont les pistes innovantes ont contribué à faire avancer la recherche médicale sont unanimes : la première qualité d’un chercheur est l’obstination. Si l’échec et le doute ont parfois traversé leur trajectoire, ils ne les ont jamais empêchés d’avancer.
Chirurgien-dentiste et titulaire d’un doctorat en biologie, elle exerce à l’hôpital Bretonneau et dirige, à la faculté de chirurgie dentaire de l’Université de Paris, un labora-toire de recherche dédié aux « Pathologies, imagerie et biothérapies orofaciales ». Elle a collaboré à plus de 80 publications dans des revues internationales de renom. Son laboratoire a été à maintes reprises soutenu par la Fondation pour la Recherche Médicale et a reçu en 2018 le prix de la Fondation des Gueules Cassées
Je suis dentiste de formation. Dans mon laboratoire, nous étudions toutes les maladies chroniques et rares qui touchent les dents, les os de la face. Nous nous intéressons au processus de régénération de ces tissus en vue de développer des stratégies thérapeutiques pour les reconstruire. À cette fin, nous utilisons des cellules souches issues de la pulpe dentaire. J’ai aussi monté une plateforme d’imagerie médicale par microscanner. Grâce à la FRM, nous avons financé une machine scanner très performante qui permet une étude de pointe des tissus minéralisés.
J’ai été très obstinée oui car ce n’était pas facile d’être dentiste à l’origine et non chercheuse. J’ai mené de front un Master en Biologie et mes études de dentiste en me débrouillant par moi-même : à l’époque, on ne donnait pas de bourse de recherche à une dentiste ! Ensuite, je suis partie à 37 ans parfaire mes connaissances dans une Université dentaire aux États-Unis. J’y ai rencontré une professeure d’origine indienne, chercheuse admirable qui venait de découvrir les protéines minéralisantes de l’os et de la dentine. C’était passionnant mais ce n’était pas facile non plus, il a fallu s’accrocher.
Le plus dur dans mon parcours professionnel tient probablement à l’isolement. Quand je suis rentrée des États-Unis, je pensais intégrer un grand laboratoire comme celui de l’Institut Cochin mais cela n’a pas été possible. Les dirigeants voulaient garder une recherche de haut niveau à l’université Paris Descartes de Montrouge. Cela m’a obligée à me battre davantage pour sortir de notre isolement : fédérer des équipes, faire venir du monde, s’insérer dans l’université, lutter pour se mettre au niveau des « gros » laboratoires... Cet obstacle, l’isolement, s’est finalement révélé être un tremplin.
Oui, j’ai vraiment failli tout abandonner suite à une mauvaise évaluation de notre laboratoire par l’Hcéres (Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur). Quand j’ai reçu le rapport, j’ai dit : « J’arrête » mais on m’a encouragé à continuer en me disant que « si j’arrêtais, il n’y aurait plus personne ». Cette personne avait une telle confiance en moi que ça m’a donné l’énergie de rebondir. Nous sommes repartis de cet échec et des remarques du rapport, pour tout reprendre de zéro et tout reconstruire en mieux.
La science ! J’adore cela depuis toute petite. J’aime aussi la finalité clinique, le fait d’être en lien avec les malades.
Travailler ! Ne pas regarder les autres, ne pas se comparer. Aussi, le fait de mettre les autres en avant plutôt que de rester centré sur soi, ses échecs, ses doutes. Bien collaborer permet d’accumuler de l’énergie positive.
Je m’obstine tous les jours sur des projets scientifiques ! Il faut persévérer pour rester concentré sur la recherche et ne pas se laisser dépasser par les problèmes du quotidien. De toute façon, la science est une énigme. Il faut être capable de changer de vision quand quelque chose ne fonctionne pas, rester plastique, sans idées préconçues.
Il faut savoir être raisonnable et laisser les choses de côté quand la voie semble bloquée. La réponse revient toujours d’une façon inattendue.
Churchill, un bel exemple d’homme qui n’a jamais laissé tomber.
La force.
Un galet, poli par les vagues.
Never give up (Churchill).
Chirurgien-dentiste et titulaire d’un doctorat en biologie.
Directeur de recherche Inserm, responsable de l’équipe « Mécanique et génétique du développement embryonnaire et tumoral ».
Chercheuse doctorante à l’Inserm dans l’unité Inserm U999 « Hypertension artérielle pulmonaire : physiopathologie et innovation thérapeutique ».