Mis à jour le 29 juin 2020

« Quels sont les risques associés à la présence du moustique tigre en France métropolitaine ? »

Si la femelle du moustique tigre est dangereuse pour l’homme quand elle le pique, c’est parce qu’elle est vectrice de certains virus provoquant des maladies telles que la dengue, le chikungunya et Zika. Ces virus ne circulent pas naturellement dans la métropole. Mais en 2010, de premiers cas de transmissions autochtones ont été détectés, c’est-à-dire que des personnes résidant en France ont contracté ces maladies alors qu’elles n’avaient pas voyagé hors du pays.

Ainsi, depuis 2010, quatorze épisodes de transmission autochtone ont été identifiés en métropole, dix de dengue, trois de chikungunya et un de Zika. Conséquence : 66 cas au total, 32 de dengue, 31 de chikungunya et trois de Zika. Toutes ces personnes ont été prises en charge et se sont heureusement rétablies. Certes, ces chiffres sont faibles mais, en raison des changements globaux – principalement l’augmentation des voyages internationaux et le changement climatique ainsi que de la dispersion du moustique tigre dans de nombreux départements métropolitains –, il est fort probable qu’ils augmentent à l’avenir.

Actuellement, il n’existe aucun vaccin contre ces maladies.

Entre début mai et fin novembre, il est important de se protéger contre les piqures de ce moustique qui est surtout actif la journée.

Comment ? En portant des vêtements longs et amples, en utilisant des répulsifs et des moustiquaires et en supprimant les points d’eau où les larves peuvent se développer. « Aucun dispositif n’est efficace à 100 %, c’est la somme des mesures individuelles et collectives qui permet de diminuer la transmission », rappelle le ministère de la Santé.

Le moustique tigre, ou Aedes albopictus, se reconnaît facilement à ses pattes zébrées. Naturellement présent dans certaines régions d’Asie du Sud-Est, il s’est aussi implanté en Amérique, en Afrique et en Europe. C’est en 2004 qu’il s’est établi pour la première fois en France métropolitaine, dans le département des Alpes-Maritimes. Selon la carte régulièrement mise à jour par le ministère de la Santé, sa présence est désormais établie dans 51 départements. Cela signifie qu’environ 57 % de la population métropolitaine est exposée à ce moustique, vivant essentiellement en milieu urbain. Sa capacité à coloniser de nombreux points d’eau explique qu’une fois installé dans une commune ou un département, il est presque impossible de s’en débarrasser. Pour prévenir la dissémination du moustique tigre, il est donc essentiel de supprimer tous les points d’eau stagnante à proximité des habitations, sur la période du 1er mai au 30 novembre : coupelles sous les pots de fleurs, bassins à poissons, point d’abreuvage pour oiseaux, vieux pneus, arrosoirs… Pensez aussi à déboucher vos gouttières et à fermer hermétiquement les dispositifs de collecte d’eaux de pluie.

Avec Frédéric Jourdain, équipe « Maladies infectieuses et vecteurs : écologie, génétique, évolution et contrôle », Institut de recherche pour le développement, Montpellier
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