Entretien avec Gaëlle Chételat, unité Inserm « Physiopathologie et imagerie des maladies neurologiques », U1237, Caen.
Ces dernières années, les études scientifiques démontrant l’intérêt de la méditation pour notre santé se sont multipliées.
D’après ces travaux, elle permettrait de réduire le niveau de stress
et d’anxiété, d’améliorer la qualité du sommeil et même de diminuer le
risque de maladies cardiovasculaires.
Des chercheurs Inserm de Lyon et Caen ont décidé quant à eux d’évaluer son impact sur le vieillissement cérébral.
Avec l’âge, on constate une diminution progressive du volume cérébral et du métabolisme du glucose dans le cerveau, avec pour conséquences le déclin des fonctions cognitives.
Or cette évolution peut être amplifiée par le stress et le manque de sommeil, deux facteurs sur lesquels la méditation aurait une influence bénéfique. Grâce à des techniques d’imagerie médicale, les chercheurs ont étudié le cerveau de six personnes âgées en moyenne de 65 ans et cumulant entre 15 000 et 30 000 heures de méditation. Ils les ont comparés aux cerveaux de 67 personnes du même âge n’ayant jamais médité.
Résultat : certaines zones cérébrales ont un volume et/ou un métabolisme plus importants chez les méditants. Et ces zones « sont spécifiquement celles qui déclinent le plus avec l’âge », précise Gaëlle Chételat.
Ces résultats suggèrent ainsi que la méditation pourrait avoir un effet positif sur le vieillissement cérébral, probablement en permettant une réduction du stress et des problèmes de sommeil, qui ont tendance à augmenter avec l’âge.
La méditation est une pratique spirituelle très ancienne d’origine orientale, et plus précisément bouddhique. C’est une pratique posturale et mentale qui consiste à s’immobiliser dans une position précise, assis en tailleur ou allongé par exemple, et à ralentir le rythme de ses pensées pour tenter de faire le vide dans son esprit.
Objectif : se placer dans un état contemplatif. Il existe de nombreuses techniques différentes, non spirituelles et adaptées à la culture occidentale.
La méditation pleine conscience est sans doute la plus accessible : il s’agit d’être le plus conscient possible de l’instant présent, de ses sensations, pensées et émotions, sans tenter de les diriger ou de les analyser.
Autrement dit : « S’arrêter et observer, les yeux fermés, ce qui se passe en soi et autour de soi. Seulement observer sans juger ni attendre quoi que ce soit », résume le psychiatre Christophe André, qui a popularisé cette pratique en France.