La maladie du soda, qui toucherait près de 8 millions de Français, est la dernière maladie hépatique émergente. Appelée scientifiquement stéatohépatite non alcoolique, ou NASH (son acronyme anglais), elle est la conséquence d’une alimentation trop riche en sucres et en graisses saturées conjuguée à un comportement sédentaire.
L’augmentation de sa fréquence, liée à l’épidémie d’obésité et de diabète, alerte les médecins.
Et pour cause : cette pathologie chronique du foie évolue silencieusement pendant des années, ce qui ne fait que renforcer sa gravité.
« Le foie est un organe particulièrement sensible à l’accumulation de graisse, explique Chantal Desdouets, spécialiste en biologie cellulaire et moléculaire et directrice de recherche au Centre de recherche des Cordeliers. Chez les patients en surpoids ou diabétiques, les cellules du foie commencent par se gorger de gras. »
Ce stade sans symptôme, nommé stéatose hépatique, est encore réversible en adoptant une meilleure hygiène de vie. Mais sans cela, la maladie évolue et une inflammation du foie se produit.
Progressivement, l’organe grossit, devient fibreux et ne fonctionne plus correctement : c’est la NASH, irréversible.
L’altération
du métabolisme peut alors nécessiter une transplantation hépatique,
seul traitement actuellement disponible. Sans compter que son stade
ultime, la cirrhose, peut conduire à un cancer du foie.