En effet, leurs travaux montrent que lorsque l’on introduit des aliments solides dans le régime alimentaire de souriceaux allaités, le nombre de bactéries du microbiote est multiplié par un facteur de 10 à 100, et sa composition se diversifie. Ce phénomène s’accompagne par ailleurs d’une réponse immunitaire intense. En revanche, si pendant cette période critique les souriceaux sont traités par antibiotiques, le développement du microbiote est bloqué et cette réaction immunitaire ne se produit plus.
Par la suite, ces mêmes rongeurs sont plus sujets à certaines maladies inflammatoires type allergies intestinales, cancer colorectal et colites. « C’est ce que l’on appelle l’empreinte pathogénique, c’est-à-dire que des événements se produisant dans la prime enfance déterminent une future susceptibilité aux maladies inflammatoires, explique Gérard Eberl, chercheur à l’Institut Pasteur. Nous aimerions maintenant valider ces résultats sur l’apparition d’autres types de pathologies comme les maladies neurodégénératives par exemple. » Reste aussi à transposer ces observations chez l’Homme, dont le régime alimentaire n’est pas vraiment celui d’un rongeur !