Mis à jour le 21 janvier 2020

Diversification alimentaire et prévention des maladies inflammatoires

Le microbiote intestinal, ces milliards de microorganismes qui peuplent naturellement notre système digestif, joue un rôle crucial pour notre santé, et notamment pour le bon fonctionnement de notre système immunitaire.

Or les premières années de vie sont cruciales pour l’établissement de ce microbiote.

Ainsi, la naissance (par voie basse ou par césarienne) et l’alimentation (au sein ou au lait industriel) ont une influence très importante. Une exposition répétée aux antibiotiques durant les premières années de vie aurait quant à elle des effets plutôt dommageables.

En étudiant le système immunitaire de jeunes souriceaux, des chercheurs de l’Institut Pasteur de Paris et de l’Inserm viennent de découvrir que la diversification alimentaire, à travers l’introduction d’aliments solides en plus du lait maternel, joue elle aussi un rôle important dans le développement du microbiote, et par conséquent dans le fonctionnement du système immunitaire.

En effet, leurs travaux montrent que lorsque l’on introduit des aliments solides dans le régime alimentaire de souriceaux allaités, le nombre de bactéries du microbiote est multiplié par un facteur de 10 à 100, et sa composition se diversifie. Ce phénomène s’accompagne par ailleurs d’une réponse immunitaire intense. En revanche, si pendant cette période critique les souriceaux sont traités par antibiotiques, le développement du microbiote est bloqué et cette réaction immunitaire ne se produit plus.


Par la suite, ces mêmes rongeurs sont plus sujets à certaines maladies inflammatoires type allergies intestinales, cancer colorectal et colites. « C’est ce que l’on appelle l’empreinte pathogénique, c’est-à-dire que des événements se produisant dans la prime enfance déterminent une future susceptibilité aux maladies inflammatoires, explique Gérard Eberl, chercheur à l’Institut Pasteur. Nous aimerions maintenant valider ces résultats sur l’apparition d’autres types de pathologies comme les maladies neurodégénératives par exemple. » Reste aussi à transposer ces observations chez l’Homme, dont le régime alimentaire n’est pas vraiment celui d’un rongeur !


Source : Immunity, 19 mars 2019

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Financement attribué par la FRM en 2016 à l’équipe de Gérard Eberl pour ses recherches sur ce sujet.

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