L’IMC est un bon indicateur de la corpulence globale d’un individu et des risques associés aux problèmes de poids, comme le développement d’une obésité, d’un diabète ou de maladies cardiovasculaires.
Mais il ne tient pas compte de la part de masse grasse et de masse maigre de l’individu, ni de l’évolution de la masse grasse qui peut avoir des conséquences sur la santé. « Un rugbyman musclé aura un IMC = 30 et très peu de masse grasse. Il ne deviendra un profil à risque que lorsqu’il cessera son activité et commencera à accumuler de la graisse », explique Karine Clément.
L’IMC ne permet pas non plus d’apprécier la distribution du tissu adipeux. « Une personne avec un IMC normal peut avoir un tour de taille élevé, synonyme de l’accumulation potentiellement pathologique de graisses au niveau des viscères. » L’IMC peut donc être complété par d’autres mesures simples à réaliser : rapport tour de taille sur tour de hanches, épaisseur des plis graisseux, etc.
Mais pour conclure sur les risques d’obésité ou de maigreur, il faut recourir à des méthodes d’imagerie plus coûteuses comme l’IRM et l’absorptiométrie biphotonique, qui détaillent la composition corporelle (masses grasse, maigre et osseuse). « Nous sommes inégaux face aux problèmes de poids. La maigreur peut être constitutionnelle et une obésité peut ne pas entraîner de complications. Pour mieux estimer les risques, il est essentiel de combiner les outils d’analyse, de prendre en compte les spécificités de l’individu, mais aussi d’autres facteurs, notamment génétiques et environnementaux. »
Avec le Pr Karine Clément, équipe Nutriomique, INSERM / Sorbonne Université / Hôpital Pitié-Salpêtrière, Nutrition (Paris).