Que sait-on de l’impact des écrans sur le développement des enfants et des adolescents ?
Serge Tisseron : Il existe deux types d’impacts : physiologiques et cognitifs. Parmi les impacts physiologiques, on sait tout d’abord que la lumière bleue (produite par les LED qui composent les écrans) endommage la rétine. Or, le cristallin des jeunes enfants n’est pas encore totalement opacifié et protège donc moins bien la rétine ; ces derniers sont donc particulièrement vulnérables. Et l’agressivité des LED est d’autant plus grande que l’écran est regardé de près.
Autre conséquence physiologique : la diminution de la quantité et de la qualité du sommeil. Les rythmes du sommeil sont en effet régulés par une hormone, la mélatonine, très sensible à la lumière.
L’utilisation des écrans le soir perturbe donc ces rythmes. Quant à l’impact cognitif des écrans, il concerne majoritairement le développement de l’enfant avant l’âge de 3 ans. Et ce, pour une raison simple : le temps passé devant un écran est du temps perdu pour les apprentissages essentiels à cet âge (le langage, la reconnaissance des mimiques, le développement de l’attention et de la concentration, la motricité, etc.).