Chercheuse en mathématiques à l’université Lyon 1, membre du conseil d’administration de la Fondation Mathematics in Open Access.
NON
L ’histoire moderne des sciences est liée aux éditeurs de revues scientifiques dont les plus fameuses sont Nature, Science ou The Lancet en médecine. C’est un business très florissant car les scientifiques font gratuitement pour les éditeurs l’essentiel du travail, de recherche d’abord, puis d’écriture des publications et de relecture de celles de leurs confrères (c’est ce qu’on appelle l’évaluation par les pairs, NDLR). Mais ensuite pour avoir accès à ces revues, ils doivent payer des abonnements aux prix exorbitants via leurs institutions ou les bibliothèques universitaires. Dès les années 2000, des chercheurs, et en particulier des mathématiciens, ont commencé à imaginer d’autres modèles sans sacrifier pour autant la validation par les pairs. Des archives ouvertes institutionnelles se sont développées, comme HAL1 en France, avec pour objectif de rendre accessibles à tous et gratuitement les résultats scientifiques. On a intérêt à partager le plus possible nos travaux pour favoriser le progrès scientifique. Dans le domaine des mathématiques, il n’y a a priori aucun risque. En matière de recherche dans le domaine médical, dont l’impact est probablement le plus visible pour le grand public et les décideurs politiques, la question la plus sensible est celle des données brutes des travaux, comme les données médicales. Mais elles doivent être protégées dans le cadre du règlement européen sur la protection des données (RGPD). Donc, y compris dans le domaine médical, la science ouverte ne devrait pas présenter de risque.
1 HAL est une plateforme en ligne développée en 2001 par le CNRS et destinée au dépôt et à la diffusion d’articles de chercheurs.