Le premier article1 concerne exclusivement les hommes, population plus fréquemment touchée par les formes sévères de la maladie. Les chercheurs ont ainsi réalisé une analyse génétique au sein d’un groupe de 1 200 patients atteints d’une forme grave de Covid-19. Ils se sont plus particulièrement intéressés à leur chromosome X, présent en seul exemplaire pour les personnes de sexe masculin. En les
comparant à un groupe témoin, ils ont mis en évidence chez 16 d’entre eux des variants
dits « perte de fonction » d’un gène impliqué dans la production de
l’IFN I, le gène TLR7. Ainsi, 1,3% des
formes graves de Covid-19 s’expliquent par des anomalies du gène TLR7 chez les
hommes.
La deuxième étude2 visait à explorer dans le sang des patients la présence de molécules particulières qui bloquent l’action de l’IFN I : les auto-anticorps anti-IFN de type I. Au terme de leur travail, les auteurs ont démontré que 15 à 20 % des formes sévères de la Covid-19 étaient causées par l’existence de ces auto-anticorps dans le sang des malades. Autre fait intéressant : la présence de ces auto-anticorps anti-IFN-I était très rare avant 65 ans, pour augmenter de manière exponentielle par la suite en vieillissant.
Ces résultats apportent donc des données précieuses pour mieux comprendre les facteurs qui influencent la sévérité de la Covid-19.
D’après le communiqué de presse AP-HP/Inserm du 20 août 2021
Références
1. Asano T et al. X-linked recessive TLR7 deficiency in ~1% of men under 60 years old with life-threatening COVID-19. Science Immunology 2021 : 6 ; 62. DOI: 10.1126/sciimmunol.abl4348.
2. Bastard B et al. Autoantibodies neutralizing type I IFNs are present in ~4% of uninfected individuals over 70 years old and account for ~20% of COVID-19 deaths. Science Immunology 2021 : 6 ; 62. DOI: 10.1126/sciimmunol.abl4340