Mis à jour le 20 août 2021

Covid-19 : 20 à 25 % des formes sévères de la maladie sont liées à des anomalies génétiques et immunologiques

Depuis le début de la pandémie de Covid-19, les chercheurs s’attèlent à explorer les facteurs qui pourraient intervenir dans la gravité de la maladie. L’objectif est de pouvoir dépister rapidement les patients à plus fort risque de développer une pneumopathie sévère. Ces facteurs peuvent également constituer des éléments intéressants pour mettre au point de nouveaux moyens de prendre en charge la maladie.

Une collaboration internationale mise en place par Jean-Laurent Casanova et Laurent Abel est parvenue, notamment avec le soutien de la Fondation pour la Recherche Médicale, à montrer que 20 à 25 % des formes sévères de la Covid-19 peuvent s’expliquer par des causes génétiques et immunologiques.

539 040 €

Financement alloué par la FRM à Jean-Laurent Casanova, et qui a participé à l’obtention de ces résultats.
Cette somme se décompose de la manière suivante : 390 000 € pour le financement d’une équipe FRM en 2019, et 149 040 € en 2020 dans le cadre de l’appel à projet conjoint ANR-FRM pour répondre à l’urgence de l’épidémie de Covid-19.

Leurs travaux, publiés au travers de deux articles dans la revue Science Immunology, font suite à de premiers résultats obtenus en 2020 qui expliquaient 10 à 15 % des formes sévères de la pathologie. Les équipes avaient observé que les malades atteints d’une forme grave de la Covid-19 présentent un défaut d’activité des interférons de type I (IFN I), des molécules du système immunitaire qui ont normalement une action antivirale importante. Les chercheurs ont ici poursuivi leurs investigations autour de l’impact de l’IFN I sur la gravité de la maladie.

Le premier article1 concerne exclusivement les hommes, population plus fréquemment touchée par les formes sévères de la maladie. Les chercheurs ont ainsi réalisé une analyse génétique au sein d’un groupe de 1 200 patients atteints d’une forme grave de Covid-19. Ils se sont plus particulièrement intéressés à leur chromosome X, présent en seul exemplaire pour les personnes de sexe masculin. En les comparant à un groupe témoin, ils ont mis en évidence chez 16 d’entre eux des variants dits « perte de fonction » d’un gène impliqué dans la production de l’IFN I, le gène TLR7.  Ainsi, 1,3% des formes graves de Covid-19 s’expliquent par des anomalies du gène TLR7 chez les hommes.

La deuxième étudevisait à explorer dans le sang des patients la présence de molécules particulières qui bloquent l’action de l’IFN I : les auto-anticorps anti-IFN de type I. Au terme de leur travail, les auteurs ont démontré que 15 à 20 % des formes sévères de la Covid-19 étaient causées par l’existence de ces auto-anticorps dans le sang des malades. Autre fait intéressant : la présence de ces auto-anticorps anti-IFN-I était très rare avant 65 ans, pour augmenter de manière exponentielle par la suite en vieillissant.

Ces résultats apportent donc des données précieuses pour mieux comprendre les facteurs qui influencent la sévérité de la Covid-19.

D’après le communiqué de presse AP-HP/Inserm du 20 août 2021

Références

1. Asano T et al. X-linked recessive TLR7 deficiency in ~1% of men under 60 years old with life-threatening COVID-19. Science Immunology 2021 : 6 ; 62. DOI: 10.1126/sciimmunol.abl4348.

2. Bastard B et al. Autoantibodies neutralizing type I IFNs are present in ~4% of uninfected individuals over 70 years old and account for ~20% of COVID-19 deaths. Science Immunology 2021 : 6 ; 62. DOI: 10.1126/sciimmunol.abl4340

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