Mis à jour le 7 janvier 2020

Arthrose : « existe-t-il de nouvelles pistes de traitement ? »

Il n’existe actuellement aucun traitement curatif de l’arthrose permettant de stopper la maladie et de réparer efficacement les articulations abîmées.

Mais de nombreuses recherches sont en cours.

C’est ainsi qu’en s’inspirant des pansements nouvelle génération qui forment comme une seconde peau sur les plaies cutanées, des chercheurs de l’Inserm et de l’université de Strasbourg viennent de mettre au point une sorte de pansement contre l’arthrose.

Objectif : régénérer le cartilage articulaire.

Le pansement est constitué de deux couches :

  • la première est en nanofibres et contient des petites vésicules remplies de facteurs de croissance, c’est-à-dire des substances qui favorisent le développement de nouvelles cellules ;
  • la seconde est chargée en acide hyaluronique, qui améliore la viscosité de l’articulation, et en cellules souches qui vont se différencier en cellules du cartilage.


Ces pansements d’un nouveau genre ont d’ores et déjà été testés avec succès chez des modèles animaux. Les chercheurs espèrent maintenant lancer un premier essai clinique chez l’Homme.

CELLULES SOUCHES :


cellules indifférenciées capables de s’autorenouveler et de donner naissance à des cellules spécialisées (peau, muscle, cœur…).

L’arthrose est une affection des articulations favorisée par l’âge, les traumatismes répétés, le surpoids et les antécédents familiaux.

Environ 8 à 15 % de la population serait concernée. Cette maladie se caractérise par une usure prématurée du cartilage, qui provoque des douleurs mécaniques, et/ou une gêne lorsque l’articulation est mobilisée. Des poussées inflammatoires peuvent aussi survenir, provoquant un gonflement des articulations touchées.

À ce jour, aucun traitement ne permet de stopper la maladie, et encore moins de rétablir l’intégrité du cartilage. La prise en charge repose donc sur des traitements antalgiques et anti-inflammatoires, sur la kinésithérapie et sur la pratique d’une activité physique régulière et adaptée.

Par ailleurs, des infiltrations de corticoïdes ou d’acide hyaluronique peuvent être envisagées au niveau de l’articulation elle-même. Il existe enfin plusieurs médicaments définis sous le terme d’anti-arthrosique symptomatique d’action lente (AASAL) tels que la chondroïtine ou la glucosamine. Ils n’agissent que sur les symptômes et ne réparent pas le cartilage abîmé. « Leur efficacité reste encore, à l’heure actuelle, l’objet de controverse », signale la Société française de rhumatologie. Une microgreffe de cartilage voire un remplacement total de l’articulation par une prothèse peuvent être envisagés pour les formes les plus graves.


Article rédigé avec Nadia Benkirane-Jessel, directrice de recherche Inserm « Nanomédecine régénérative » (Strasbourg)

Actualité issue du magazine trimestriel de la FRM Recherche & Santé 161

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