Dix pour cent des Français environ ont une maladie rénale, la plupart l’ignorent car la maladie rénale est silencieuse. Elle se manifeste rarement par des manifestations cliniques bruyantes (œdèmes, présence de sang dans les urines).
Elle nécessite pour son dépistage 3 gestes simples : la prise de la pression artérielle, le dosage de la créatinine plasmatique pour l’évaluation de la fonction rénale) et l’analyse des urines au moins par le test de la bandelette urinaire pour la détection de la protéinurie et d’anomalies du sédiment urinaire (globules rouges, globules blancs). Chez les patients ayant une maladie rénale sait-on que le risque de mort cardiovasculaire est plus élevé que celui de développer une forme dite terminale d’insuffisance rénale nécessitant le recours à la dialyse et à la transplantation. C’est dire combien le dépistage précoce dans des populations ciblées (diabétiques, hypertendus, sujets âgés antécédents familiaux, maladie des voies urinaires) est important, et plus encore le dépistage et le traitement des maladies sus-citées qui prédisposent au risque de maladie rénale.
La France a toujours été au premier rang de la recherche dans les maladies rénales. La France, souvent l’hôpital Necker, a été en pointe avec d’autres centres aux États-Unis pour la réalisation des premières dialyses et des premières transplantations.
Les noms de Jean Hamburger qui a donné son nom à la discipline et de Gabriel Richet qui a créé l’école de néphrologie de Tenon sont connus de tous, mais beaucoup dans leur sillage ou en parallèle ont œuvré pour l’amélioration de la santé des patients dont Jules Traeger à Lyon et Jean-Michel Suc à Toulouse pour ne citer que ceux-là (que les autres me pardonnent).
Plusieurs révolutions nous attendent : elles ne sont pas spécifiques de la discipline mais elles vont profondément la transformer avec l’objectif principal d’une médecine de plus en plus personnalisée. C’est tout l’enjeu de la recherche sans laquelle il n’y a pas de progrès.