Mis à jour le 26 septembre 2017

Premiers résultats positifs d’une immunothérapie chez l'animal

  • La maladie d’Alzheimer est une pathologie neurodégénérative sévère que les thérapies actuelles ne parviennent pas à enrayer.

  • La destruction des neurones s’accompagne d’une inflammation qui majore les lésions cérébrales et entretient un véritable cercle vicieux.

  • Des chercheurs français ont montré l’intérêt d’une immunothérapie à base d’interleukine 2 chez l’animal pour contrer cette réaction inflammatoire cérébrale délétère.

Cette découverte a été réalisée par les équipes de Nathalie Cartier-Lacave « Thérapie génique, génétique, épigénétique en neurologie, endocrinologie, cardiologie et développement de l’enfant » à Fontenay-aux-Roses et de David Klatzmann « Immunologie, immunopathologie, immunothérapie » à Paris.

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400 000 €

C'est la somme accordée à cette équipe dirigée par Nathalie Cartier-Lacave pour mener à bien sa recherche.

Une maladie neurodégénérative prépondérante

Avec 900 000 français touchés, et 225 000 cas dépistés chaque année, la maladie d’Alzheimer est la pathologie neurodégénérative la plus répandue dans l’hexagone.

Elle représente 60 à 70 % des cas de démence, et touche 2 à 4 % des personnes de 65 ans et plus. La maladie d’Alzheimer se traduit par une dégénérescence progressive de certains neurones du cerveau, qui se manifeste d’abord par une perte des capacités de mémorisation puis par l’apparition d’autres déficits cognitifs.

S’installe alors un handicap sévère qui conduit au décès du patient. Aujourd’hui, il n’existe pas de traitements permettant de guérir la maladie d’Alzheimer, seulement des moyens de ralentir sa progression.

Cela explique la mobilisation des chercheurs pour développer de nouvelles approches thérapeutiques, et certains résultats sont prometteurs.

Deux équipes françaises ont récemment montré l’intérêt d’une molécule dans l’amélioration des fonctions cognitives au sein un modèle animal de la pathologie.

La place de l’inflammation dans la maladie

Pour comprendre le mode de fonctionnement de ce traitement, il faut revenir sur un mécanisme impliqué dans la maladie d’Alzheimer : l’inflammation. En effet, la destruction neuronale caractéristique de la pathologie s’accompagne d’une inflammation cérébrale, c’est-à-dire une réaction en excès du système immunitaire. Cette neuroinflammation aggrave à son tour la neurodégénérescence, et instaure ainsi un véritable cercle vicieux qui majore la pathologie.

De l’intérêt de l’interleukine 2

Les chercheurs ont ainsi voulu s’attaquer à cette inflammation délétère grâce à l’immunothérapie, stratégie thérapeutique basée sur l’utilisation de molécules issues du système immunitaire afin de moduler son activité. Plus particulièrement, leur intérêt s’est porté sur l’Interleukine 2 (Il-2).

De précédentes recherches avaient montré que des souris déficientes en Il-2 présentaient des facultés de mémorisation amoindries. De plus, des biopsies cérébrales prélevées chez des patients touchés par la pathologie montraient un faible taux d’Il-2. Autant d’indices qui ont conduit les chercheurs à évaluer son action dans la maladie d’Alzheimer.

Des résultats prometteurs dans un modèle animal
Les équipes ont administré l’Il-2 à des souris atteintes de la maladie d’Alzheimer. Ils ont prouvé que la molécule avait la capacité de contrôler l’inflammation cérébrale associée à la neurodégénérescence. L’administration d’IL-2 aux rongeurs malades a également permis de réduire l’importance des plaques amyloïdes dans leur cerveau, des lésions caractéristiques de la maladie d’Alzheimer. Et les chercheurs ont en outre constaté une amélioration des fonctions cognitives des animaux traités.

Selon les auteurs, « ce travail fait la preuve de l’intérêt des immunothérapies pour le traitement de la maladie d’Alzheimer, et notamment de l’intérêt de l’interleukine-2. Ce traitement s’attaque aux conséquences de la maladie et aux symptômes cognitifs qui l’accompagnent. Son potentiel thérapeutique devra maintenant être évalué chez l’homme. »


Source : Communiqué de presse Inserm, Alves S et al. Interleukin-2 improves amyloid pathology, synaptic failure and memory in Alzheimer’s disease mice. Brain 2017 140 : 826-42.
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