• Les accidents vasculaires cérébraux, malgré une prise en charge adaptée, peuvent parfois laisser des séquelles.

  • La « négligence spatiale », un important déficit de l’attention, représente un trouble post-accident vasculaire fréquent pouvant conduire à une dépendance partielle voire totale des patients.

  • Elisa Martin Arevalo travaille sur une technique qui permettrait une prise en charge de ce trouble.

Cette recherche est menée par Elisa Martin Arevalo au sein de l’équipe « Impact » (Inserm U1028-CNRS UMR5292) du Centre de Recherche en Neuroscience de Lyon.

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100 008 €

Le projet d’Elisa Martin Arevalo a été sélectionné par la Fondation pour la Recherche Médicale en 2014, qui lui a attribué un financement de 100 008 € sur 2 ans.

Les AVC et leurs retentissements

Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) représentent un véritable problème de santé publique : ils  touchent environ 130 000 personnes par an en France, soit près d’une toute les quatre minutes. Ils correspondent à l’obstruction ou à la rupture d’un vaisseau qui transporte le sang dans le cerveau. Le manque d’apport en oxygène et nutriments via la circulation sanguine aboutit à la destruction des neurones environnants. Potentiellement mortels, les AVC sont pourvoyeurs de nombreux retentissement à long terme liés aux atteintes neuronales.
La « négligence spatiale »

La « négligence spatiale »

Parmi ces atteintes figure en bonne place le syndrome dit de « négligence spatiale ». C’est un trouble neurologique fréquent et très handicapant qui survient généralement suite à une lésion du cerveau droit. Il affecte environ 70  % des patients juste après un AVC, et se chronicise dans près de 40 % des cas.

La négligence spatiale résulte d’un défaut dans le traitement de l’information par l’hémisphère cérébral situé à l’opposé de la lésion, ce qui induit un déficit de l’attention chez le patient focalisé sur une partie de l’espace. Cette partie de l’espace est alors ignorée.

La négligence spatiale peut grandement affecter les personnes atteintes, qui se retrouvent parfois dans l’incapacité de réaliser certaines tâches de la vie quotidienne telles que se laver, manger ou encore s’habiller. Aussi, devant la fréquence de ces troubles, il est important de mettre au point une prise en charge efficace de la pathologie.

L’adaptation prismatique

C’est l’objectif que se sont fixés Elisa Martin Arevalo et son équipe d’accueil. Les chercheurs s’intéressent à une approche thérapeutique appelée « adaptation prismatique ». Elle consiste à faire porter ponctuellement aux patients des lunettes qui ont pour effet, lorsqu’on les retire, de ramener la vision vers la partie de l’espace qu’ils ont tendance à ignorer pour orienter leur attention et donc leurs comportements. Les praticiens ont constaté que les symptômes peuvent grandement s’améliorer, cette action pouvant persister plusieurs mois après l’intervention. Seulement, les bases physiologiques de la négligence spatiale restent floues, ce qui empêche l’amélioration de la technique. Aussi, Elisa Martin Arevalo souhaite mieux comprendre les mécanismes cérébraux impliqués dans la négligence spatiale et les changements engendrés par l’adaptation prismatique, ce qui permettrait de parfaire le traitement.
Evaluer la technique au niveau cérébral

Evaluer la technique au niveau cérébral

Les chercheurs pensent que la négligence spatiale est liée à un défaut d’interaction entre les deux hémisphères cérébraux survenant à la suite de l’AVC : l’adaptation prismatique permettrait d’améliorer ces interactions, ce qui aboutirait aux effets positifs observés. Leur projet vise donc à valider cette hypothèse. A cette fin, ils enregistreront l’activité cérébrale de personnes indemnes et de patients négligents par électroencéphalogramme, un examen qui permet d’évaluer l’activité électrique du cerveau et de visualiser du même coup l’activité neuronale et les interactions entre les hémisphères. Ils étudieront l’effet de l’adaptation prismatique sur ces paramètres et mettront en évidence les aires cérébrales stimulées par la technique.

Grâce à ce projet, les chercheurs espèrent  comprendre les mécanismes impliqués dans l'adaptation prismatique et ses effets bénéfiques chez les patients négligents, afin d’optimiser son utilisation dans le traitement de la négligence spatiale.
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