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Les formes métastasiques du cancer du sein sont particulièrement redoutables et difficiles à prendre en charge.
Les chercheurs s’intéressent aux mécanismes moléculaires qui permettent aux cellules cancéreuses de se détacher des tumeurs originelles pour coloniser l’organisme.
Une équipe a mis en évidence des protéines impliquées dans ce phénomène : un préalable indispensable pour envisager de futures pistes thérapeutiques.
Cette avancée a été réalisée par Brice Chanez et l’équipe « Mécanismes Moléculaires de la Migration des Cellules Tumorales » dirigée par Ali Badache au Centre de Recherche en Cancérologie de Marseille.
Somme accordée à Brice Chanez en 2015 pour une thèse et qui a contribué à l’obtention de ce résultat.
Le cancer du sein est encore un fléau : en effet, si sa prise en charge a beaucoup évolué ces dernières années, certaines formes restent compliquées à traiter. Ainsi, en 2018, plus de 58 000 personnes ont été touchées par ce cancer, pour un peu plus de 12 000 décès recensés dans la même période. Les tumeurs mammaires dites « métastasiques », c’est-à-dire s’étant étendues à d’autres localisations que leur région d’origine, sont particulièrement redoutables. Cela explique pourquoi les chercheurs souhaitent comprendre les mécanismes moléculaires impliqués dans l’échappement des cellules cancéreuses dans les tissus environnants. L’équipe dirigée par Ali Badache est parvenue à identifier une molécule qui a un rôle central dans ce processus.
Les chercheurs se sont intéressés à des éléments complexes et encore méconnus, utilisés par les cellules tumorales afin d’envahir les tissus et organes adjacents : les invadopodes. Ces structures sont constituées de nombreuses protéines qui permettent aux cellules d’adhérer à leur environnement, et d’enzymes qui permettent de détruire et d’infiltrer les tissus sains. Grâce aux invadopodes, les cellules cancéreuses ont la capacité de progresser vers la circulation sanguine pour se disséminer vers les organes distants. Cela en ferait des acteurs essentiels dans la migration et l’invasion des cellules cancéreuses mammaires, et donc dans le processus métastasique.
L’équipe a exploré les mécanismes impliqués dans la formation de ces invadopodes. Les chercheurs se sont plus particulièrement penchés sur une protéine appelée End Binding 1 (EB1) déjà connue et étudié dans le laboratoire pour ses propriétés de régulation des microtubules, éléments clés du squelette cellulaire. Grâce à des expériences de biologie moléculaire et cellulaire, ils ont montré qu’en bloquant cette protéine dans les cellules cancéreuses du sein, la destruction des tissus environnants par les cellules cancéreuses était augmentée, ce qui pourrait impacter l’échappement de la tumeur initiale.
Les chercheurs ont ensuite souhaité comprendre par quel biais EB1 exerçait son action : ils ont ainsi découvert que cette protéine interagissait avec une deuxième molécule, Focal adhesion kinase (Fak), pour exercer son action.
Cette étude met en lumière le rôle de EB1 dans la régulation de la formation des invadopodes, structures ayant un rôle crucial dans la formation des métastases lors des cancers du sein, et donne des précisions sur son mode de fonctionnement.
Ces connaissances fondamentales sont essentielles pour ouvrir de nouvelles pistes afin d’améliorer la prise en charge des tumeurs mammaires.
Source : Chanez B et al. EB1 Restricts Breast Cancer Cell Invadopodia Formation and Matrix Proteolysis via FAK. Cells. 2021 Feb 13;10(2):388. doi: 10.3390/cells10020388.
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