Mis à jour le 1 juin 2018

Obésité : quels sont les effets des lipides sur le cerveau

  • L’obésité, de par ses complications, représente un fléau majeur au niveau mondial.

  • Des chercheurs s’intéressent aux mécanismes cérébraux impliqués dans la régulation de la prise alimentaire.

  • Ils se penchent plus particulièrement sur l’action des lipides dans le cerveau qui pourrait déréguler le phénomène.

Ce projet est mené par Chloé Berland dans l’équipe « Contrôle Central du Comportement Alimentaire et de la Dépense Energétique » dirigée par Serge Luquet à l’Université Paris Diderot-Paris 7.

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Somme allouée en 2017 à Chloé Berland pour une dernière année de thèse

L’obésité et ses complications

L’obésité est aujourd’hui un problème de santé publique majeur, qui touche une part toujours croissante de la population. Un constat qui a amené les chercheurs à parler de véritable « épidémie » planétaire. L’Organisation Mondiale de la Santé évalue à 650 millions le nombre de personnes obèses autour du globe. L’obésité est liée à une accumulation de graisse en excès au sein de cellules spécialisées appelées les adipocytes. Cette pathologie est pourvoyeuse de nombreuses complications telles que le diabète de type 2, mais aussi certaines maladies cardiovasculaires comme les accidents vasculaires cérébraux ou encore l’infarctus du myocarde. Devant ce fléau, les chercheurs redoublent d’efforts pour explorer les mécanismes en cause dans la pathologie, en vue de mieux les contrer.

L’obésité en partie liée à des dérégulations cérébrales ?

L’obésité en partie liée à des dérégulations cérébrales ?

Chloé Berland et son équipe d’accueil ont pour objet d’étude les mécanismes cérébraux impliqués dans la prise alimentaire en excès.

Selon eux, la publicité omniprésente dans notre monde moderne et la large disponibilité d’aliments attisent notre gourmandise.

Cela crée un désir qui, lorsqu’il est assouvi, se transforme en plaisir.

Le cerveau est l’organe responsable de la régulation de la prise alimentaire.

Le plaisir associé à la nourriture, de même que la motivation à l’obtenir, sont contrôlés par une région du cerveau appelée « circuit de la récompense ».

Ce circuit neuronal est largement étudié dans les comportements addictifs, et les chercheurs savent aujourd’hui qu’il est impliqué dans une consommation excessive d’aliments gras et sucrés.

Etudier les effets des lipides sur le cerveau

Durant ce projet, l’équipe s’intéresse à l’interaction entre le circuit cérébral de la récompense et les lipides, les composés qui constituent la matière grasse. Les chercheurs ont développé un modèle animal qui leur permet d’étudier avec précision les effets des lipides au niveau cérébral, des points de vue cellulaire et moléculaire, mais également comportemental. Leurs premières données montrent que les lipides induisent des signaux de plaisir dans le circuit de récompense de l’animal. Ils seraient à l’origine d’une altération des comportements vis-à-vis de la nourriture, en augmentant l’attirance pour les lipides. Les chercheurs souhaitent aujourd’hui poursuivre leurs explorations.

Les chercheurs pensent que leur étude permettra de découvrir des mécanismes capables de modifier la perception d’une récompense, et d’altérer les modes d’alimentation. Ils espèrent ainsi montrer que les comportements alimentaires peuvent être dérégulés directement par les lipides chez les patients obèses, et que cette dérégulation est à l’origine de leur pathologie. À terme, ce projet pourrait aboutir à de nouvelles stratégies thérapeutiques pour aider les patients obèses dans le contrôle de leur alimentation, mais aussi à faire évoluer la législation en vigueur vers un mode de nutrition plus sain.
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