Mis à jour le 1 juin 2017

Greffe : amélioration de la fonction d’un rein greffé chez l’animal

  • Lors de la transplantation, le greffon ne reçoit plus de sang, et donc d’oxygène : c’est l’ischémie, un phénomène qui engendre des dysfonctionnements de l’organe greffé.

  • Les chercheurs s’intéressent à une protéine, eIF5A, dont l'inhibition améliore les altérations tissulaires dues à l'ischémie.

  • Ils ont montré que le blocage pharmacologique d’eIF5A était efficace pour limiter les effets de l’ischémie au sein d’un modèle animal de transplantation rénale.

Cette découverte a été réalisée par Nicolas Melis et Michel Tauc dans l'équipe "Physiologie et physiopathologie des transports ioniques" dirigée par Christophe Duranton au Laboratoire PhysioMédecine Moléculaire à Nice.

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Ces financements respectivement reçus par Nicolas Melis en 2014 et Michel Tauc en 2012 ont contribué à l’obtention de ce résultat.

L’ischémie : un réel problème lors des greffes

Des chercheurs sont récemment parvenus à améliorer la fonction du greffon après transplantation rénale chez l'animal. Ce résultat fait suite à des travaux réalisés sur un phénomène appelé ischémie.

L'ischémie est un des problèmes majeurs en clinique lors d'interventions chirurgicales ou encore au cours des protocoles de transplantation d'organes. En effet, lors d’une greffe, l’organe prélevé chez le donneur est soumis à une absence d’afflux sanguin avant d’être transplanté chez le patient. Les cellules de l’organe greffé, ne recevant plus d’oxygène, subissent des dysfonctionnements (regroupés sous le terme de « stress oxydatif ») qui nuisent à la bonne activité du greffon après transplantation. Les chercheurs se sont donc penchés sur les moyens de prévenir les réactions moléculaires mises en place par les cellules du greffon sous l’effet du manque d’oxygène.

Un blocage moléculaire efficace

Un blocage moléculaire efficace

Les travaux de l’équipe se sont focalisés sur une protéine appelée eIF5A. Cette protéine est impliquée dans le mécanisme de la fabrication des protéines. 

Une étude menée chez la drosophile a montré qu'en inhibant l'action de eIF5A,l’insecte pouvait résister plus longtemps à un environnement très pauvre en oxygène.

Tout naturellement, les chercheurs ont utilisé une molécule, le GC7,pour moduler l’action d’eIF5A et pour montrer que ce mécanisme de protection mis en évidence chez la drosophile pouvait être transposé chez le mammifère. Le GC7 a ainsi été testé in vitro sur des cellules rénales en culture : elles résistent alors beaucoup mieux à un manque d'oxygène.

Des résultats positifs in vivo

L’équipe a ensuite appliqué cette stratégie pharmacologique de blocage d’eIF5A dans le cadre d’un protocole de greffe de rein chez le cochon. L’administration de GC7 a permis une amélioration de la reprise de fonction du greffon, et ce à long terme, puisque ce gain a perduréjusqu’à 3 mois après transplantation.

Ces résultats sont très intéressants puisque, outre une application dans le cadre de la transplantation d’organe, un tel traitement pourrait s’avérer intéressant dans la prise en charge des pathologies ischémiques comme l’infarctus du myocarde ou encore les accidents vasculaires cérébraux. Il reste maintenant à confirmer ces observations prometteuses dans des études ultérieures.


Source : Melis N et al. Targeting eIF5A Hypusination Prevents Anoxic Cell Death through Mitochondrial Silencing and Improves Kidney Transplant Outcome. J Am Soc Nephrol 2017 ; 28 : 811-22.

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