Mis à jour le 26 avril 2019

Asthme allergique : quel est l’impact des hormones sexuelles ?

  • L’asthme est une pathologie inflammatoire fréquente parfois sévère, notamment dans ses formes allergiques pour lesquelles les traitements usuels sont inefficaces.

  • Des études ont montré qu’avant la puberté les garçons sont plus touchés par l’asthme allergique que les filles, ce biais de sexe s’inverse durant la puberté, et à l’âge adulte l’asthme est plus fréquent chez les femmes que chez les hommes.

  • Cette observation suggère que les hormones sexuelles masculines seraient un facteur protecteur au cours de la pathologie : une hypothèse explorée par la recherche.

Ce projet est mené par Jean-Charles Guéry et son équipe «Différences liées au sexe dans l’immunité : mécanismes et physiopathologie» au Centre de Physiopathologie Toulouse-Purpan.

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Financement accordé à Jean-Charles Guéry en 2018 dans le cadre d’une « Equipe FRM ».

L’asthme en France

En France, 4 millions de personnes sont atteintes d’asthme et le nombre de patients concernés par cette maladie a augmenté dramatiquement ces dernières décennies. L’asthme est une pathologie inflammatoire chronique des bronches.

Sous l’effet de l’inflammation, deux mécanismes se mettent en place : la paroi bronchique se contracte anormalement et un mucus épais est sécrété.

Cela entraine la « crise d’asthme », caractérisée par des difficultés respiratoires.  Mal pris en charge, l’asthme peut conduire à une dégradation de la fonction respiratoire et à une obstruction bronchique qui génèrent une insuffisance respiratoire chronique.

Une maladie parfois sévère


L’Assurance Maladie estime que 6 % des personnes asthmatiques sont atteintes d’une forme de la maladie dite « sévère », qu’elle définit par « un mauvais contrôle permanent de l’asthme malgré un traitement optimal associant plusieurs médicaments depuis au moins 6 mois à un an ».

Les traitements pharmacologiques actuels sont en effet insuffisants pour de nombreux patients : il est aujourd’hui nécessaire de poursuivre les efforts de recherche en vue de développer de nouvelles stratégies thérapeutiques, notamment pour les formes allergiques de la maladie résistantes aux thérapies.

Les femmes sont plus touchées que les hommes

Le projet mené par Jean-Charles Guéry et son équipe découle d’un constat épidémiologique et clinique : les femmes sont plus affectées par l’asthme allergique que les hommes.

Les chercheurs ont ainsi formulé l’hypothèse que les hormones sexuelles pouvaient jouer un rôle dans la pathologie.

Ils se sont alors intéressés aux actions des hormones sexuelles mâles, les androgènes, sur des cellules immunitaires récemment mises en cause dans l’asthme allergique, les cellules lymphoïdes innées de type 2 (ILC2). Leurs premiers résultats montrent que les androgènes agiraient directement sur ces cellules pour bloquer leur développement et leur multiplication.

Quel est le rôle des hormones sexuelles ?


Aujourd’hui, les chercheurs souhaitent poursuivre leur étude. Ils se proposent ainsi de mieux caractériser les mécanismes moléculaires régulés par les androgènes dans les ILC2 chez la souris et chez l’Homme, et d’identifier les processus responsables de leur effet protecteur dans l’asthme allergique.


Ce projet se décompose en plusieurs grands volets :

  • déterminer au sein d’un modèle animal si l’action des cellules ILC2 peut être régulée par un apport extérieur d’androgène ;
  • comparer l’effet des androgènes entre les cellules ILC2 et les autres cellules immunitaires au cours d’une inflammation des voies aériennes dans un modèle animal d’asthme allergique ;
  • explorer les voies moléculaires et les protéines impliquées dans la réponse des cellules ILC2 aux androgènes ;
  • observer l’influence des androgènes sur la biologie de cellules ILC2 humaines en culture.


Ce projet fait appel à différentes techniques de biologie moléculaire et cellulaire ainsi qu’à des technologies de séquençage génétique. Il pourrait déboucher sur de nouvelles pistes thérapeutiques dans le traitement de l’asthme : une avancée pour les patients atteints de formes réfractaires au traitement.

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