Le manque de traitements disponibles pose de réels problèmes de prise en charge. Cela explique pourquoi les chercheurs ont fait de cette question une priorité. Les équipes mènent des essais qui ciblent la douleur, d’autres l’inflammation, d’autres encore la reconstitution du cartilage, mais chaque phénomène n’est probablement pas impliqué de la même façon dans les différents types d’arthrose.
Des molécules, les biothérapies, ont suscité beaucoup d’espoir. Ces molécules ciblent spécifiquement les mécanismes que l’on pense impliqués dans la maladie. Ainsi, des anticorps anti-TNF, anticorps qui bloquent une molécule stimulant la réaction inflammatoire, ont d’abord été testés mais sans succès contre l’arthrose. Les anti-NGF, ciblant certains mécanismes de la douleur, ont montré une certaine efficacité. Malheureusement, chez une proportion significative de patients, ils induisaient une arthrose accélérée. Autre espoir douché, la sprifermine : ce facteur qui stimule la croissance et la prolifération des cellules du cartilage ne permet cependant pas de soulager la douleur de patients atteints d’arthrose du genou.
Des études récentes se penchent sur la « voie Wnt », cascade de réactions moléculaires impliquée dans le métabolisme du cartilage. Un essai clinique de phase 3 est en cours pour un médicament appelé lorecivivint, avec l’espoir de confirmer qu’il ralentit la destruction du cartilage comme cela a été observé au préalable, mais surtout qu’il soulage réellement les patients atteints d’arthrose du genou, et permet de retarder la pose d’une prothèse.
Quant à la thérapie cellulaire, basée sur l’injection de cellules souches directement dans l’articulation, elle est envisagée depuis plusieurs années mais n’a pas encore montré de réelle efficacité pour traiter la maladie, et beaucoup de questions restent en suspens sur les mécanismes en jeu.
Dans un tout autre domaine, un essai prometteur a récemment eu lieu visant à stimuler le nerf vague afin de produire des effets anti-inflammatoires. Cette approche est déjà utilisée dans le traitement de la migraine ou certaines douleurs fonctionnelles. Cela a permis de soulager une vingtaine de patients atteints d’arthrose douloureuse de la main. Reste à confirmer ces résultats avec un essai de plus grande ampleur.
Ainsi, aucune piste n’est négligée pour prendre en charge la pathologie. En effet, il est fort probable que la prise en charge de la maladie intégrera à l’avenir plusieurs approches thérapeutiques qui seront combinées et adaptées à chaque patient en fonction des caractéristiques de sa maladie, selon que la dimension inflammatoire, mécanique ou douloureuse prédomine. Une véritable médecine personnalisée en somme !